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97 - La quête initiatique. L’histoire d’Ulysse : extraits de la conférence du 29 octobre 1997

Pour tous ceux et celles qui n’ont pas eu la chance d’assister au cabaret mystique d’Alexandro Jodorowsky,

D’abord une blague :

"Ma femme est morte et je suis déprimé, dit le malade, le médecin lui répond : un anti-dépresseur vous aidera à vous passer de femme, et une femme à vous passer d’anti-dépresseur"

Il ne faut pas rester dans le deuil d’une chose quand tout d’un coup la chose nous manque, il faut se rendre compte qu’on n’a jamais rien eu, rien n’est à nous. On n’a pas perdu, on a remis les choses à ce qu’elle étaient. Il y a des femmes qui restent 30, 40 ans dans le deuil, toujours habillées de noir, elles sacrifient leur vie, cela veut dire que le deuil leur convient, elles n’arrêtent pas d’assassiner leur mari, elles ne le lâchent pas, à un moment il faut lâcher. A ce moment là il faut faire le deuil d’une chose, laisser passer un certain temps et laisser pousser les branches d’une nouvelle chose, ne pas rester dans le deuil. Notre devoir c’est continuer à vivre, et c’est vivre la vie comme si elle était un paradis. La première fois que j’ai rencontré mon maître ZEN, il m’a mis un mot japonais sur le mur qui disait "bonheur". Je croyais qu’il me disait une bêtise, alors que c’était toute la doctrine qui était là : si tu n’es pas dans le bonheur, à quoi cela sert de méditer 48 heures par jour ? Comme disait Edith Piaf : "Sans amour on est rien du tout ! ! "

Une autre blague :

"Ma femme vient me voir une fois par an, mais elle se trompe : dans une année il ne se passe rien d’important, alors que tous les jours, j’ai plein de détails à lui raconter"

C’est beau ! Toutes les personnes qui sont dans les phases terminales se rendent compte que ce ne sont pas les grandes choses qui comptent, mais les petites choses, une fleur qui s’ouvre, des choses comme ça. C’est l’éphémère qui compte dans la vie, le grand plaisir énorme de ce qui est éphémère. Et comme tout est éphémère, quel grand plaisir donne toute chose !

J’ai aidé une amie à entrer dans une clinique psychiatrique, elle voyait un paquet de gauloises qui marchait avec des pattes ! Un jour on lui a donné un pot avec une branche, et tous les jours elle mettait de l’eau, et un jour la branche a fait une feuille, elle s’est mise à pleurer et à dit ; « J’ai compris ce qu’était l’amour. C’est le grand remerciement à l’autre d’ exister ».
Quand elle a tiré cette conclusion, elle est sortie, elle a récupéré la raison, elle a appris à remercier.
C’est très difficile d’apprendre à remercier. On croit qu’on remercie, on ne remercie pas, en réalité, on croit que tout nous est donné ; tout nous est donné par une immense commisération.

Une autre histoire :

  • " Un ami va voir un malade :
  • Salut ! Tu me reconnais ?
  • Non, j’ai trop changé !"

Les choses ne sont pas ce qu’elles sont quand nous changeons. Pour que les choses changent, nous devons accepter la transformation en nous, et pour accepter la transformation, il faut se rendre.
Si la vie te donne des coups, il faut se rendre parce que c’est une démonstration, la vie dans toi fait des démonstrations. Alors quand les coups arrivent il faut se rendre. L’autre jour VIGNAUD a fait une démonstration avec son élève, c’était parfait parce que le disciple se rendait, il faut faire une confiance aveugle au maître pour qu’il fasse une démonstration, si tu doutes un petit peu, tu fais le mouvement qui ne va pas et on te casse un os.

Mon maître EJO disait : " Pour être debout il faut être tombé des milliers de fois, sinon on n’est pas bien debout " Celui qui ne sait pas tomber ne sait pas être debout. Celui qui n’accepte pas avec humilité l’échec ne peut pas triompher. Triompher c’est apprendre à rater. Pour savoir combien tu es riche, il faut compter combien de dettes tu as.

Encore une autre:histoire

  • « C’est quoi la santé ?
  • Le médecin : un équilibre instable
  • et la maladie ?
  • Un déséquilibre stable ! »

Il y a des personnes qui sont très stables quand elles sont malades et dès qu’elles ont la santé, elle sont angoissées. Dès que le bonheur leur arrive, elles se sentent en danger, elles sont entrain de perdre la stabilité de la tragédie, la stabilité de la souffrance.
J’ai vu un garçon, il souffre tellement, il se mutile les bras pour sentir la douleur là et pas dans son âme. En faisant son Arbre Généalogique je me suis rendu compte que son père était mort dans un accident quand il était jeune et que la mère voit le monde comme une souffrance. A chaque moment où il a une joie, il se sent coupable vis-à-vis de sa mère, donc il lâche la joie. Et quand il souffre, il a la jouissance de la souffrance car il est d’accord avec sa mère, et c’est comme ça que sa mère l’aime, dans la souffrance, dans le déséquilibre stable de la souffrance, dès qu’il arrive à l’équilibre stable de la joie, il la casse.

Une autre histoire :

  • « La belle-mère parle avec le mari de sa fille et lui dit :
  • Tu crois dans la réincarnation, Esteban ?
  • Oui !, et si je devais me réincarner, j’aimerais devenir un âne !
  • La belle-mère : Oh ! Ce n’est pas la peine de refaire la même chose ! »

Au fond du fond du fond, si la belle-mère a raison, cet homme là ne veut pas se connaître soi-même, il attend une réincarnation pour arriver à être ce qu’il est...

Généralement nous mettons comme espoir ce que nous sommes déjà, " je voudrai avoir du talent", mais si tu le veux, c’est parce que tu l’as.
Mais on attend une réincarnation pour le faire parce qu’on croit qu’on va jamais avoir ce qu’on veut. Ce qu’on veut vraiment, on croit qu’on va jamais l’avoir. En réalité vouloir ce qu’on veut c’est interdit par les circonstances familiales et sociales, par l’Arbre Généalogique. Chaque fois qu’on naît on fait sur nous des plans. On ne naît pas pour être soi, on naît pour réaliser des projets que l’Arbre Généalogique met sur toi. Chaque fois que tu désires être toi-même, c’est interdit, et tu dis : "un jour j’aurai ce que je veux...un jour..." au lieu de le prendre tout de suite.

Un jour, j’aurai un amant, non, pas un jour...tout de suite !!
Pour avoir peur de se donner à la totalité on consomme sa vie très rapidement ; on consomme sa vie par peur de donner.

Encore des histoires :

  • "C’est un type qui mange des bananes, mais sans enlever la peau, on lui dit :
  • Mais vous mangez les bananes comme ça ?
  • Mais bien sûr, je sais ce qu’il y a dedans ! ! "

Cela me fait penser aux personnes, quand on fait leur Arbre Généalogique, qui ne veulent pas écouter, elles sont défensives et elles disent : « ça je le savais »...
Mais bien sûr qu’elles savent, l’inconscient sait tout, mais si on te le dit pas, pendant 20 ans, tu vis sans le savoir en mangeant les bananes avec la peau. Mais il faut faire face.

Un koan :

" un moine zen frappe dans ses mains : ça c’est le son de deux mains, quel est le son d’une main ?"

Pour moi la question est : quel est le son de l’unicité, car les deux mains, c’est la dualité. Et quel est le son de l’unicité ? L’unicité est authentique, donc elle est ce qu’elle est, le son d’une main, c’est le son d’une main, c’est tout, le son de l’unicité, c’est l’unicité. On n’a pas besoin de disséquer, le son d’une main, c’est une question imbécile. Parce que ça te casse l’intellect ! Arrête de me gratter l’intellect !! Arrête de me faire penser sur des choses qui ne se pensent pas !! Une main ne fait pas de son, connard !!! C’est la réponse !

  • "C’est quelqu’un qui achète des caramels et les mange en quelques minutes, et sa soeur lui dit
  • Tu es méchant, tu as tout mangé sans penser à moi !
  • Bien sûr que j’ai pensé à toi, c’est pour ça que je les ai mangé très vite ! "

On a peur de se donner à la totalité, alors on consomme sa vie très rapidement, on consomme sa vie par peur de donner. Quand on n’a pas peur de donner, on donne un peu de caramels aux autres, car on est plein de caramels. Sur les vieilles cartes du PENDU, on voit de ses poches tomber des monnaies. LE PENDU dans le TAROT, c’est comme le don de soi, celui qui sacrifie son moi, il est pendu, celui qui se met en état de non-demande, en méditation, il est pendu. Quand on se met en méditation, il y a des pièces d’or qui commencent à sortir, tu ne fais rien, mais la richesse sort de toi, parce qu’on est plein de caramels ! Nous on est un don, on n’est pas là par hasard. Tu es une richesse incommensurable !

  • "Cette lettre d’amour, je l’ai écrite pour Rosita.
  • Oui, mais tu n’as pas mis l’adresse !
  • Oui,c’est parce que je ne veux pas que les autres le sachent !"

Il envoie une lettre d’amour, mais il cache pour les autres son sentiment.
Je crois que l’amour, c’est une invention sociale, il ne faut pas croire que l’amour est séparé du social. A un de mes fils, j’ai fait une petite remarque, mais qu’est-ce que j’ai dégusté ! Pour avoir détruit l’image. C’est vrai, parce que quand tu présente ton fiancé ou ta fiancée à tes parents ou à tes frères et soeurs, la moindre petite remarque détruit la personne, parce que l’amour a besoin de l’approbation à un certain degré. On a besoin d’être approuvé.
Mais quand on est soi-même, tu as le plein droit d’aimer comme tu veux, et qui tu veux. Tu n’as pas besoin de le cacher comme tu n’as pas besoin de le montrer. La relation amoureuse avec l’autre, c’est une relation intime, se sont des besoins mystérieux. Tu n’as pas à la cacher, tu n’as pas à la montrer, ça ne regarde personne, ma vie émotionnelle ne regarde personne ! Toutes ces célébrations, cérémonies, tuent le mariage. Célébrer le mariage ce n’est que détruire le couple. L’union doit se faire dans le plus grand secret.

Cela me fait penser à un résumé de l’histoire d’ULYSSE que j’ai lu.

Pourquoi Ulysse ne serait pas un guide émotionnel, un guide initiatique ?

D’abord on voit Ulysse arriver plein de loques, en arrivant d’un voyage, il est parti pour un voyage comme un héros, mais il arrive comme un vieillard. Ces loques qui pendent se sont ses vieux "moi" qui étaient collés à son être essentiel. Peu à peu dans le voyage initiatique il lâche son faux intellect, il lâche les émotions folles, les désirs fous, il va lâcher les besoins inutiles, les pensées qui ne lui servent à rien, il lâche tout ça. C’est pour ça qu’il arrive comme un vieux plein d’expérience. Il sort de soi à la recherche de la connaissance, de sa Toison d’or. Chacun a à chercher sa Toison d’or.
Le héros est épuisé de ces fausses personnalités, il est malheureux.
Il vit certes avec une femme, mais ça va mal avec sa femme ; le héros est toujours masculin parce que la femme c’est son âme ; et l’âme, comme la carte LE MONDE, c’est une femme parce que l’unique élément actif, c’est la divinité, c’est Dieu. Nous sommes tous des réceptifs devant l’univers. L’âme est incarnée par l’image d’une femme, et une femme c’est un héros qui part à la recherche de son âme autant qu’un homme.
Cette femme là, c’est l’âme d’Ulysse, mais il ne peut pas encore la toucher parce qu’il ne la mérite pas, il n’a pas la sagesse. Alors il va voir une déesse qui le guide, la déesse de la sagesse.

Qu’est-ce que la sagesse ? La sagesse c’est obéir à ce qu’on est. L’intelligence nous est donnée, l’émotionnel nous est donné, la sexualité nous est donnée, le corps nous est donné, tout ça nous est donné plein d’une sagesse naturelle. Alors, quand on est ce qu’on est, on est sage et Ulysse va être aidé par ce qu’il est, à la recherche de soi-même.
Alors il va sacrifier ses apparentes richesses, ses apparentes facilités, il va combattre les passions, dans le sens de les guider pour arriver au trésor qui lui correspond légitimement. Si j’arrive au Tarot, il me correspond, si j’arrive au Karaté, le Karaté est à moi, le Karaté de Vignaud est à Vignaud, mais le karaté de Dupond est à Dupond.

  • "C’est un élève qui dit à son maître :
  • Apprenez moi à me battre, le maître lui répond :
  • Pour se battre, il y a quatre mouvements : un, deux, trois, quatre... Alors le disciple s’entraîne, 1,2,3,4 mouvements,...1,2,3,4 mouvements.... Au bout d’un moment il dit :
  • Bon, je connais les 4 mouvements, comme je suis plus jeune que vous, je vais vous battre...
  • Allons-y dit le maître : 1, 2, 3, 4, et le maître lui fait : 5 !!
  • Le disciple : Mais vous ne m’avez pas appris celui là !
  • Le maître : Moi je t’ai appris les 4 mouvements que je pouvais t’apprendre, le 5ème, tu ne peux l’apprendre que de toi-même !"

Vignaud, jamais il ne va t’apprendre le secret du Karaté, jamais, jamais, jamais ! Parce que le secret final de Vignaud, ce n’est pas ton secret final. Et c’est ça la Toison d’or, tu pars chercher ton secret final, ce que l’autre ne peut pas te donner, ce que toi-même tu peux te donner et c’est ton droit de l’avoir.

Alors notre Ulysse, il part avec des compagnons dans le navire. Ses compagnons ce sont sa multiplicité de "moi". On n’a pas un seul "moi", on a plusieurs "moi". Ses compagnons, se sont ses "moi" déviés, et ces "moi" déviés vont lui faire faire mille et une conneries, comme des clowns. C’est comme le Christ qui part avec les douze apôtres qui vont toujours l’emmerder, il y en a un qui va le trahir, l’autre qui ne va pas croire en lui etc... Ce sont les déviations de l’ego.
Au début ses compagnons sont insoumis, ils n’exécutent pas les ordres ; il faut un certain temps pour avoir la soumission de ses compagnons. Eole, le dieu du vent a mis dans les barriques le mauvais vent, et les compagnons vont ouvrir les mauvais vents et voilà que commence la catastrophe. L’air c’est l’intellect, donc la première chose qu’ils vont ouvrir ce sont les mauvaises pensées, il doit lutter contre les pensées folles. Les compagnons ont fait des bêtises, ils ont tué les agneaux sacrés, le dieu soleil les maudits, ils ont tué les lois cosmiques, ils font que le héros Ulysse s’auto-détruit finalement, ils lui font perdre le sacré, ils le font se doper, empoisonner son sang. C’est un naufragé sans aucune fortune, sans aucun trésor....

Il arrive dans une île, séparée du monde, il arrive dans sa vraie réalité, son vrai pays intérieur.. Et il est nu... Quand tu arrives à ton divin, tu arrives dans ton île, à ta richesse intérieure et tu reçois tous les trésors du monde. Une fois qu’il a le trésor, il le dépose sur la plage ; il l’enterre dans une grotte, dans le plus profond de soi, il va le rendre sacré : les pensées appartiennent à qui me les a données, elles sont divines, mes sentiments ne sont pas à moi, c’est l’amour divin, mes désirs créatifs ne sont pas à moi, c’est ma créativité divine, mes besoins ne sont pas à moi, ce sont mes besoins divins.
Cette caverne, c’est son coeur. Là où tu vas garder tout ça, ce n’est pas la tête, c’est le coeur ; tu ouvres ton coeur, et tu mets toute ton énergie dans le coeur.

Alors Ulysse arrive avec tous ses trésors dans le coeur qu’il ne montre pas et il retrouve Pénélope qui fait et défait le monde, comme Maya la déesse qui tisse et défait le monde. Notre réalité se fait et se défait à chaque moment, elle est éphémère, changement constant. L’âme tisse la réalité constamment.
Tout le temps ton âme travaille avec l’éphémère, elle tisse la réalité......et elle est fidèle à toi, tes valeurs sont fidèles à toi.
Tu peux te réveiller à 40, 50, 60, 70, 80 ans, l’être essentiel est fidèle à toi, il t’attend. Pourvu que tu te donnes le travail, tu te trouveras, parce que l’âme est fidèle, elle est là.
Il y a plein de prétendants, ils le voient mal habillé, ils ne se rendent pas compte de sa valeur, se sont les passions qui sont encore autour de l’âme, alors il prend la hache sacrée, la hache qui n’appartient qu’à lui.

Ma musique, moi je peux la jouer, aucun de ces êtres monstrueux qui m’habitent peut jouer la beauté, les êtres monstrueux parlent de la laideur, disent des choses agressives.
Quand on arrive à l’être essentiel, c’est une pure mélodie. Quand on arrive à sa force essentielle, ta force est belle et musicale, il n’y a pas de laideur, c’est la beauté qui est là, car la vérité on ne peut pas la connaître, c’est la divinité. Tout ce qu’on peut connaître, c’est la beauté, pas la vérité. De la divinité tu ne peux voir que la beauté, pas plus, de toi tu ne peux voir que ta beauté, pas la vérité.
Regardez le degré de beauté dans lequel vous vivez.
Tout ce que tu trouves qui n’est pas beau, ce n’est pas vrai, tout ce que tu trouves qui est beau, c’est ça qui est vrai.
Et c’est ça qu’Ulysse découvre.

Et là il fait un concours, il met 12 haches avec un trou comme ça et il lance une flèche, il faut traverser les douze trous ; personne ne peut le faire, car il n’y a pas l’unité, et lui, en lançant sa flèche, crée l’unité des douze, avec la flèche il fait son unité, et tout tournera autour de la vérité ; il dépasse les ténèbres, il élimine les prétendants, il devient une sculpture polie, exactement comme sont les Bouddhas, ils sont polis. Pour savoir si une sculpture est bonne, Michel-Ange la faisait rouler d’une montagne, et ce qui se cassait n’était pas bon, et ce qui arrive en bas, c’était bon. La vie, elle t’enlève des morceaux, elle t’enlève le superflu. Pour te trouver toi-même, tu élimines ce qui n’est pas toi et tu trouves l’âme.

Et que fait Ulysse ? Lui connaît la chambre nuptiale, pas les autres ; elle est taillée dans un arbre, c’est merveilleux, la chambre nuptiale est vivante, elle n’est pas nourrie simplement de leur amour, elle est nourrie des forces de l’univers, parce que l’arbre c’est l’univers, c’est la sève, c’est la vie universelle ; on se retrouve avec son âme au milieu de la planète, de la galaxie, du cosmos, de la totale, totale réalité ; là Ulysse a terminé sa quête et il sort tous ses trésors et il nourrit tout le monde.

Je disait à une femme qui s’était "illusionnée" avec un homme, dans le sens qu’elle voulait une relation avec un homme qu’il ne pouvait pas lui donner ; alors je lui ai dit : quand tu te sens mal, c’est Ulysse qui arrive en loques, en train de perdre ce qui était superflu, quand tu feras le deuil, tu récupéreras ta dignité, le sens de ta beauté, tu vas te rendre compte que ce n’est pas l’autre qui est beau, c’est toi qui est belle. Quand tu pensais que l’autre était beau, c’était un acte criminel, parce qu’on ne peut pas être beau ou belle si l’autre est beau et pas toi.
On dit que la lune est belle parce qu’elle reflète la lumière du soleil, NON !
La lune est belle parce qu’elle est au service, elle prend la lumière et la renvoie ; la lune est lune parce qu’elle est ce qu’elle est, elle est elle-même.
Peu à peu tu vas retrouver tes trésors, ton coeur, ta richesse, tu vas trouver ta chambre nuptiale, tu vas être en relation avec le cosmos, tu vas retrouver ta créativité, ton être essentiel grâce à ton échec, parce qu’Ulysse commence à avoir un gros échec.
Si je rate, ce n’est pas que j’ai un échec, si je rate c’est que je change de voie. Cela ne m’a pas réussi, c’est qu’une autre vie m’attend. Si je réussis, c’est une vie. Si je ne réussis pas, c’est une autre vie, mais c’est une vie.
Ulysse est dans une situation d’échec total, après il se retrouve, après il se réalise. Il faut remercier tous les échecs qui t’arrivent.

C’est mon interprétation d’Ulysse !

Cassette enregistrée et prêtée par Denis Patouillard Demoriane
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.